Création du Comité pour l'Etude et la Restauration de la Chapelle Templière de Libdeau
L'avarie de toiture de la chapelle en 2010 ne laisse pas indifférents les lorrains. Dès 2010, les blogs de messieurs Anthony KOENIG et Olivier PETIT se font l'écho de la situation périlleuse dans laquelle se trouve l'édifice et leurs articles suscitent un intérêt non négligeable. De nombreuses personnes s'alarment de la situation, se proposant même d'offrir leur services si un projet voit le jour.
Parmi elles, Bertrand SIFFERT met en place un blog exclusivement consacré au sujet afin de tenter de fédérer les initiatives. Intervenir sur la chapelle implique nécessairement que l'on en soit propriétaire. Or, l'expérience vécue à Libdeau montre bien les limites et les conséquences de la propriété privée sur un monument historique. Afin de restaurer et préserver le site dans le futur, il faut donc qu'il revienne soit à une collectivité locale, soit à un organisme dont la pérennité ne dépende pas de ses membres, c'est à dire une personne morale.
La chapelle se trouvant sur la commune de Toul, cette dernière aurait pu s'en rendre propriétaire mais, son imposant patrimoine historique déjà bien important pour le budget d'une ville de cette taille ne lui permet plus de prendre en charge les travaux indispensables. C'est pourquoi l'idée de la constitution d'une association fit son chemin au cour de l'été 2011. L'objectif de sa constitution est de se porter acquéreur en vue d'engager toute démarche pour la sauvegarde et la restauration de la chapelle de Libdeau et, parallèlement, de porter un projet culturel (spectacles, expositions, conférences) afin de faire vivre le site et d'en approfondir l'étude historique. C'est ainsi que Bertrand Siffert, Philippe et Pascale Frigério, déposent les statuts du Comité pour l'étude et la restauration de la chapelle templière de Libdeau qui sont signés le 17 septembre 2011 et enregistrés en préfecture de Meurthe-et-Moselle le 19 septembre 2011.
La recherche de soutiens financiers
Bien que depuis la création de l'association, nous n'ayons pu agir directement sur le bâtiment faute d'en être propriétaires, nous avons consacré notre travail et nos énergies à faire connaître le lieu mais aussi et surtout à nouer des contacts avec les partenaires potentiels. En premier lieu, nous avons toujours recherché et évalué les différentes solutions techniques en lien avec le STAP (service territorial de l'architecture et du patrimoine) de Meurthe-et-Moselle qui nous a assuré de sa participation à hauteur de 20% des travaux.
Nous avons également pris contact avec la commune de Toul, la communauté de communes du Toulois, avec M. Potier, le député de la circonscription de Toul, avec le sénateur de Meurthe-et-Moselle Philippe Nachbar, membre de la commission culturelle du Sénat, avec le Conseil Général et le Conseil Régional, pour les sensibiliser à l'urgence de la situation et solliciter de leur part l'attribution de fonds d'intervention exceptionnels. Ces démarches commencent à porter leurs fruits puisque depuis le 6 décembre 2012, l'association a reçu l'arrêté attributif de subvention de la DRAC pour un montant de 21085€.
Au niveau des organisations privées, nous avons signé le 17 novembre 2012 avec la délégation départementale de la Fondation du Patrimoine, une convention pour la mise en place d'une souscription publique. Cette dernière nous permet de faire bénéficier les donateurs de l'avantage fiscal lié aux dons en faveur du patrimoine (66% pour les particuliers et 60% pour les entreprises). La fondation nous apporte également une subvention à titre exceptionnel et dérogatoire de 20000€. Elle nous permettra également de bénéficier de ses contacts et de ses partenariats avec d'importants mécènes nationaux et internationaux. Nous solliciterons également l'Association pour la Sauvegarde de l'Art Français, la Fondation du Crédit Agricole pour le Patrimoine ainsi que deux fondations américaines, la French Heritage Society et le World Monuments Fund. Enfin, une communication régulière sera maintenue à destination du public pour maintenir et développer sa participation au projet.
L'acquisition de la chapelle
Grâce à l'implication et au long travail de recherche effectué bénévolement par Me PERSON, notaire à Toul, l'ensemble des ayants droit de ce bien ont pu être retrouvés et l'historique des successions depuis 1938 établi. De plus, la totalité des héritiers a accepté de signer une lettre d'intention dans laquelle il s'engagent à céder la chapelle pour l'euro symbolique, si l'acquéreur accepte de prendre à sa charge le coût de la régularisation des successions non réglées à ce jour. Elles sont au nombre de six, pour un coût unitaire estimé entre 750 et 800 €. Cette opération s'élèverait donc tout au plus à 5 000 €.
Cet accord de principe est une avancée importante dans la mesure où les précédentes tentatives de rachat s'étaient soldées par un échec en raison de désaccords entre les différents propriétaires.
Il semblerait que ces derniers aient pris conscience de la gravité de l'état de la chapelle et du fait que le coût de la sauvegarde de l'édifice n'était plus à leur portée.
Depuis mars 2012, le bureau du CERCTL a reçu pouvoir de l'assemblée générale afin d'engager officiellement les démarches d'acquisition auprès de l'étude notariale. Cette dernière a adressé douze procurations aux ayants droit. Le 6 octobre 2012, l'ensemble des procurations ont été retournées à l'étude permettant donc de signer l'acquisition.
Le 17 novembre 2012, cette étape capitale fut franchie par la signature électronique de l'acte de cession en l'étude Person & Bodart. Cet événement fut l'occasion de réunir autour d'une table ronde l'ensemble des acteurs concernés par ce dossier ainsi que la presse locale.